Le parisien a publié un article suite à la sortie de nos 3emes en Alsace:

http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/meaux-au-struthof-les-collegiens-d-henri-iv-ont-fait-leur-devoir-de-memoire-30-06-2019-8106615.php

Meaux : au Struthof, les collégiens d’Henri-IV ont fait leur devoir de mémoire

Ce voyage scolaire au camp de concentration du Bas-Rhin a été financé par la mairie, en réponse à l’augmentation du nombre d’actes antisémites. Les élèves en sont revenus marqués.

Meaux, le 20 juin.Des élèves de troisième du collège Henri-IV et leur professeur d’histoire, Robin Philippe (debout au fond), font le bilan de leur voyage. Au tableau, une photo projetée de la potence du camp du Struthof. LP/Alexandre Arlot

Par Alexandre ArlotLe 30 juin 2019 à 14h49

À l’entrée du collège Henri-IV à Meaux, une plaque rappelle les noms des anciens élèves morts durant la Seconde Guerre mondiale. Des patronymes à consonance juive figurent dans la liste.

Des victimes qu’une inscription tente de sauver de l’oubli et une réalité, à laquelle les troisièmes de l’établissement se sont confrontés. En mai dernier, 140 d’entre eux ont visité le camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Ce voyage a été financé par la municipalité de Meaux, en réponse à la montée des actes antisémites ces derniers mois. « L’antisémitisme s’appuie beaucoup sur la désinformation », estime le maire Jean-François Copé (LR).

De 1941 à 1944, le camp du Struthof accueillit plus de 50 000 détenus : des juifs, « mais aussi des homosexuels et des Tziganes », pointe Aïssa. Les élèves d’Henri-IV en sont revenus marqués.

« C’était extrêmement perturbant », résume Karim. « Dans les chambres à gaz, l’ambiance était pesante », ajoute Victoria. Comme le rappelle Inès, il est interdit de s’asseoir sur la terre du camp car chaque parcelle est susceptible d’être une tombe de fortune.

« Que les gens se rendent sur place pour se rendre compte »

Chaque élève garde une image qui l’a « choqué ». Pour l’un, c’est une potence. Pour l’autre. Ce sont des restes de cendres. Pour une troisième, c’est ce fossé qui marquait la limite du camp, au-delà de laquelle les soldats allemands tiraient depuis leur mirador sur ceux qui tentaient de s’échapper.

Les adolescents ont aussi intégré que la Shoah ne se résumait pas aux violences physiques. « Les déportés perdaient leur identité, ils étaient des numéros », pointe Chaïma. « On se met à leur place, on fait preuve  d’empathie », ajoute Victoria.

Selon Sirina, une telle visite serait le meilleur remède contre l’antisémitisme. « Que les gens se rendent sur place pour se rendre compte, enjoint-elle. Ce n’est pas un film. »

Professeur d’histoire-géographie et coordinateur du voyage avec ses collègues Margaux Simon et David Bizarro, Robin Philippe a senti ses élèves « fiers de relater eux-mêmes leur visite ».

Ces voyages de mémoire pour les collégiens et lycéens meldois devraient se poursuivre l’an prochain, au Struthof et au camp des Milles, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Lors du conseil municipal du 15 mars, une subvention de 20 000 euros avait été votée pour financer ce projet.