Nos élèves de 3èmes ont participé à une sortie au Mémorial de la Shoah. Les classes sont divisées en 2 groupes: un premier groupe est parti le vendredi 10/01/2020 et le 2ème groupe est parti le vendredi 17/01/2020.
Organisée par Monsieur Philippe, cette dernière a permis, entre autres, d’apporter un supplément pédagogique à nos élèves quant à cette période abordée dans le cadre du programme d’Histoire.

 Les photos étant interdites à l’intérieur du musée à part dans la crypte, voici les seules images qui ont pu être faites:

Voici un article écrit par nos élèves suite à cette sortie:

« Cette guerre, j’ai dû la subir »

 

 
Les 10 et 17 janvier 2020, les élèves de 3e du collège se sont rendu au Mémorial de la Shoah à Paris. Ils ont profité d’une visite guidée et ont eu le privilège de rencontrer des témoins de la Seconde Guerre mondiale.

Après notre arrivée au mémorial, notre guide nous fit descendre d’un étage. Nous ne pouvions voir les salles d’exposition lorsque nous nous trouvions en haut des escaliers. Cela nous donna l’impression de plonger dans le passé. Durant la visite, nous avons pu étudier les pièces de l’exposition permanente ainsi que la salle de la crypte. Plusieurs éléments nous ont particulièrement marqué.


Nous avons pu observer plusieurs « étoiles jaunes » que les Juifs étaient obligés de porter, cousues sur leurs vêtements, dès 1940 en Pologne, puis en 1942 en France. Le but était de pouvoir les distinguer des autres citoyens. De fait, ils étaient donc victimes de discriminations (insultes, coups, …) et étaient identifiables s’ils ne respectaient pas les lois antisémites mise en place par le régime de Vichy (interdiction des parcs par exemple).

La visite de la crypte fut aussi un moment émouvant. Dans cette grande salle se trouve une grande étoile de David, en marbre, sur laquelle sont disposées des urnes contenant les cendres de déportés décédés dans les « centres de mise à mort ». Tout comme la flamme, ces urnes ont pour but d’honorer leur mémoire.

Le passage le plus poignant fut sans doute la salle des photos. Cette pièce regroupe des centaines de photos de français juifs déportés. Certains sont très jeunes (par exemple, un déporté nommé Maxime qui n’avaient que 3 ans ou encore des bébés n’ayant vécu que quelques mois). Ces enfants déportés étaient immédiatement menés aux chambres à gaz lors de leur arrivée au « centres de mise à mort ». Nous avons été émus par des récits d’enfants ayant essayé de se faire passer pour des adultes, notamment au niveau capillaire ou en prétendant avoir 18 ans, pour s’en sortir. (Souvent en vain.)

Après les visites, les élèves ont eu la chance de rencontrer une personne ayant vécu durant la guerre. Le 10 janvier, il se nommait Robert Frank. Il était Juif et est né le 11 novembre 1929. Omniya, Sophie et Ledmia (élèves de 3E) ont été émues par l’anecdote de « la dame au gâteau ». « Durant le conflit, Robert se promenait avec un autre jeune garçon juif à côté d’une pâtisserie. Ce lieu leur était interdit. Les deux jeunes garçons portaient l’étoile de David sur leurs pulls. Ils salivaient à la vue de toutes les confiseries et les gâteaux de la vitrine. Une dame les avait aperçus et décida de leur offrir un gâteau sans explication particulière. Après la Seconde Guerre mondiale, Robert passa le Baccalauréat puis s’orienta vers des études de médecine à Paris. Un jour, un camarade de promotion l’invita chez lui. A cette occasion, il rencontra sa mère, et ils se rendirent compte qu’ils avaient tous deux habité à Royan durant la guerre. Elle lui raconta la fois où elle s’était rendue à la pâtisserie pour acheter des gâteaux à son fils où, après avoir vu deux enfants juifs devant la vitrine, elle en avait pris deux en plus pour leur offrir. Ils furent stupéfaits de cette incroyable coïncidence. Des années après la guerre, à des centaines kilomètres de Royan, leurs chemins se croisaient à nouveau. »

Le 17 janvier, la personne présente se nommait Larissa Cain. Cette femme, née en Pologne, nous a raconté sa vie dans le ghetto de Varsovie en Pologne. Clara (3D) se souvient d’un tournant important de la vie de Larissa.
«Mme Cain nous a notamment raconté son évasion du ghetto de Varsovie, fin 1942. Elle avait une dizaine d’années seulement et dût surmonter cette épreuve toute seule. Son père ne pouvait s’évader avec elle et sa mère avait déjà été déportée. C’est le réseau de résistance de son oncle Alexandre qui l’aida. Pour s’enfuir, Mme Cain utilisa une échelle afin de gravir le mur qui séparait la partie « juive » de la partie « aryenne » de la ville de Varsovie. Une fois au sommet du mur, elle a dû sauter dans la neige. Ce moment m’a particulièrement marqué car le fait de s’évader à 11 ans, sans sa famille et dans de telles conditions, c’est très courageux. Jusqu’à la fin de la guerre, elle resta cachée, notamment chez des proches de son oncle. Son histoire m’a ému »

Omniya Souissi, Ledmia Bouchekal, Sophie Sieng, Clara Fillard, Victoria Mailly-Xue, Mariama Diallo et Lola Robinet.